La France n'a jamais voulu voir ses résistants tels qu'ils étaient. Trop sacrés après-guerre, démodés plus tard, ils sont vite devenus ennuyeux. Et comme si cela ne suffisait pas, ces dernières années, les héros sont presque devenus suspects. Au mieux, on les a négligés, rangés au musée. Non, l'engagement dans la Résistance ou dans la collaboration n'était pas le fruit du hasard, et Vichy n'était pas ce repaire un peu bohème de jeunes préfets ou d'écrivains élégants, comme Georges-Marc Benamou fut tenté de le croire, à trop l'explorer avec un président défunt. Il est temps de rendre justice au courage de ces hommes qui s'appelaient Messmer, Vernant, Dewavrin, Saint Marc, Pierre Lefranc ou Stéphane Hessel, à leur patriotisme et à leurs défis, à tous ceux et celles qui ont dit non en 1940. "Tous ces récits passionnés et passionnants confirment l'appréciation de Maurice Agulhon : les résistant étaient au vrai sens du terme, 'gens d'élite'.' Laurent Douzou - "Le Monde des Livres"
